Les policiers et les gendarmes ne piloteront bientôt plus les automobiles avec des radars embarqués. Cette activité va tomber dans l’escarcelle du privé. La sécurité sur les routes est devenue un marché qui attire les entreprises.
En début d’année, l’Etat a certes beaucoup communiqué sur le recrutement des futurs chauffeurs des voitures radars: « Les entreprises concernées seront rémunérées en fonction du nombre d’heures de conduite effectuées [ … ]. En aucun cas les entreprises ne seront rétribuées au nombre d’infractions enregistrées », affirme par exemple Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la sécurité routière.
Mais ce recrutement de chauffeurs, encore loin d’être achevé, n’est que la partie émergée de l’iceberg de ces contrats passés avec les entreprises pour organiser cette privatisation d’une mission de service public.
Avant de pouvoir refiler le volant de ces supervoitures à des privés, le ministère de l’Intérieur doit commencer par les automatiser. Celles-ci ne peuvent fonctionner pour l’instant sans l’assistance des deux agents des forces de l’ordre
présents systématiquement dans l’habitacle. Et, pour ce faire, Beauvau a dû procéder à de nouvelles commandes … passées en toute discrétion, sans appel à concurrence, avec une seule et même entreprise, Fareco, pour un total de quelque 57 millions d’euros.