D’un côté, une sénatrice, Christine Herzog, emploie son compagnon, de l’autre ledit-compagnon devenu collaborateur profite des moyens du Sénat pour collecter des parrainages en faveur de François Asselineau pendant la pré-campagne présidentielle. Et au sein de la Haute Assemblée, on n’a rien vu ni entendu… Révélations.
Les lois de moralisation de 2017, votées sous le quinquennat Macron, pour instaurer plus de transparence dans la vie publique, et éviter les conflits d’intérêts, s’appliquent-elles vraiment au Sénat ? C’est dans le cadre de ces lois que les emplois de conjoints, en tant que collaborateurs, des parlementaires sont aujourd’hui proscrits et que les dépenses au Parlement sont en principe contrôlées. Mais à la Haute Assemblée, certains cas semblent se régler entre amis. À tel point que les moyens du Sénat ont même pu être utilisés… pour la collecte des parrainages d’un candidat à la candidature à la présidentielle, en l’occurrence François Asselineau.
Un certain Norbert Chetail, missionné par François Asselineau pour lui trouver ses 500 signatures, est devenu durant plusieurs mois, de la fin octobre 2021 à la fin janvier 2022, le conjoint déclaré de la sénatrice centriste de Moselle, Christine Herzog… Puis dans la foulée – sans transition aucune – l’un de ses collaborateurs parlementaires !
Le parti d’Edouard Philippe a joué les trouble-fête avant la désignation des candidats aux législatives dans les 11 circonscriptions des Français établis hors de France. L’Elysée a tranché en investissant six sortants LREM et quelques surprises, parmi lesquelles Zineb El Rhazoui, Pierre Sled et Manuel Valls.
Censés avoir le statut d’association, les centres dentaires qui ont fleuri partout en France sont des business lucratifs. Et tout est bon pour alourdir la facture, au détriment des patients et de la Sécu.
La guerre en Ukraine mobilise plusieurs journalistes du collectif. Jacques Duplessy est à Oujgorod en Ukraine depuis le 17 mars. Ses reportages ont été publiés dans de nombreux médias : Blast, Témoignage Chrétien, Reforme. Il tient son journal de bord sur Reflets.info et prépare un reportage vidéo pour Blast et un documentaire pour Spicee.
Le photographe Denis Meyer s’est également rendu en Ukraine à deux reprises. Il a publié un portfolio de quatre pages dans Madame Figaro début mars (ci-dessus). Ce sont sept portraits de femmes ukrainiennes résistantes et leurs témoignages précieux. Denis travaille actuellement sur des reportages pour la Revue Projet en partenariat avec la Fondation Terre Solidaire, et a collaboré récemment avec l’ONG Greenpeace France sur les mobilisations pour le climat dans le contexte de la présidentielle.
Présidentielle toujours, Anne-Claire Poirier, Judith Chetrit et Séverine Charon ont réalisé trois enquêtes pour le numéro spécial de la revue Emile consacré à l’élection. Leurs articles ont porté sur la place de l’écologie en politique, la valeur travail et la protection sociale.
Emile, spécial présidentielle
En cette période très politique, Marjolaine Koch propose sur Refets.info une plongée dans les cabinets ministériels sous le mandat d’Emmanuel Macron. Elle a disséqué le CV des 585 membres des cabinets, pour proposer une sociographie de ce microcosme.
Stéphanie Fontaine s’est intéressée de plus près au McKinsey Gate et a examiné en particulier les dépenses de certains contrats relatifs aux radars et à la Sécurité routière pour Caradisiac.
Séverine Charon a expliqué dans le Canard Enchaîné du 16 mars pourquoi le passage de la retraite à 65 ans mettait les assureurs dans un terrible désarroi !
De son côté, Anne-ClairePoirier s’est penchée sur la relance du nucléaire annoncée par le candidat Macron dans la Gazette des Communes et Pour l’Eco.
Timothée de Rauglaudre vient de publier une enquête sur les réseaux franco-chinois dans l’Acte 3 de la revue Deux mille vingt-deux de Robert Laffont. D’autre part, il est parti trois semaines en Amérique latine pour faire des reportages sur un sujet encore stop-secret !
Rolling Stone, Stéphane Eicher
Sandrine Chesnel a écrit plusieurs papiers sur Parcoursup et l’orientation post-bac pour Le Parisien. Elle a aussi publié dans Pèlerin une petite enquête sur l’impact parfois très négatif des groupes WhatsApp sur les relations familiales, ainsi qu’un long reportage sur la SNSM dans Témoignage Chrétien, et une double page dans Rolling Stone sur le chanteur suisse Stephan Eicher.
Enfin, plusieurs membres du collectif ont concocté de superbes podcasts. Judith Chetrit a ainsi réalisé pour le Monde la série d’émissions « Nos futurs : la parole à la relève » sur des jeunes qui s’engagent.
Yves Deloison a réalisé Mon combat contre un mandat pour Arte Radio. Il interroge la place des convictions personnelles une fois l’arrivée au pouvoir.
Isabelle Souquet a terminé une série en quatre épisodes sur le crash du vol de la Germanwings, disponible sur Majelan.
Enfin, l’émission Affaires sensibles de France Inter a diffusé le récit de Marjolaine Koch sur le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Une remontée dans le temps pour comprendre l’état d’esprit des années 20 et 30.
Des réfugiés sont accueillis dans un camp humanitaire à la frontière côté Slovaquie, après l'invasion de l'Ukraine par la Russie (Crédit: Denis Meyer)
La force d’un collectif de pigistes est, sans aucun doute, la variété des profils qui le composent. Nos productions des dernières semaines en sont une preuve. Certaines d’entre elles sont, par ailleurs, co-signées par plusieurs journalistes d’Extra-Muros. En dix ans d’existence, c’est l’une des facettes du collectif : croiser les expertises pour réaliser des projets en bonne complémentarité (et camaraderie!).
Depuis deux semaines, l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe mobilise une partie des membres. Depuis Oujhorod à l’ouest du pays à la frontière avec la Slovaquie, notre photographe Denis Meyer documente l’arrivée des dizaines de milliers de familles ukrainiennes parties en exode. Accueillies dans des camps humanitaires, des centres sportifs ou des cantines solidaires convertis en points de chute temporaires avant le passage de la frontière, il recueille les conditions éprouvantes de leur périple. Sur place, des étudiants sont devenus bénévoles pour accompagner leurs concitoyens originaires de Kyiv, Kharkiv, Odessa ou encore Marioupol. Le contenu de son travail est régulièrement actualisé sur son compte Instagram. C’est également dans cette ville qu’est installé le siège du Comité d’aide médicale, une association pour laquelle plusieurs mairies d’arrondissements parisiens et franciliennes récoltent des dons de biens de première nécessité et financiers. Une large campagne qui a fait l’objet d’une interview dans le journal La Vie et d’un reportage dans la matinale du week-end de France Inter. Anciennement salarié dans l’humanitaire, Jacques Duplessy en assure une partie de la coordination.
Dans ce “scénario du pire”, qui fait l’objet d’un dossier continuellement enrichi sur Reflets.info, Antoine Champagne décrypte comment l’exclusion de certaines banques russes du réseau interbancaire SWIFT pèse davantage directement sur les oligarques russes plutôt que de constituer un instrument de pression efficace sur Vladimir Poutine. Une autre faille relevée a été celle de la sécurisation des caméras embarquées des voitures de police de Kiev. Une donnée critique puisqu’il était possible d’observer en temps réel l’emplacement des barrages et des véhicules militaires circulant dans la capitale, de même que l’écoute des consignes qui leur étaient transmises par radio. En quelques heures, après une alerte via l’ambassade ukrainienne en France, les flux ont pu être coupés. Cette histoire inouïe a été ensuite relayée par l’AFP et Brut.
Crédit : Reflets.info
Alors que les frontières entre l’Ukraine et ses pays voisins sont devenues un point d’afflux massif, Judith Chetrit s’est penchée sur une autre frontière, celle à Calais qui sépare d’une trentaine de kilomètres la France et la Grande-Bretagne. Ultra-sécurisée à renfort de traités bilatéraux et d’importantes dépenses publiques françaises et britanniques, elle a co-réalisé, avec la journaliste Margaux Benn, un documentaire audio d’une quarantaine de minutes pour le podcast anglophone On Spec sur l’installation lucrative d’innombrables murs, barbelés, agents de sécurité privée et technologies de surveillance qui longent ce littoral pour empêcher le passage de migrants, désormais plus nombreux à tenter leur chance par une redoutable traversée de la Manche. Avec un documentaire, diffusé sur Arte, qui dépasse les frontières nationales pour montrer la combativité de quatre bédéastes du monde arabe, les réalisatrices Eloïse Fagard et Lizzie Treu poursuivent la promotion de Crayon au poing. Encore visionnable, celui-ci sera projeté le 18 mars prochain à 16h à la Cité de la BD lors du festival d’Angoulême.
A un mois et demi du premier tour de l’élection présidentielle, la couverture des enjeux de la campagne occupe également une partie de notre actualité. Avec Jacques Duplessy en coordinateur, le numéro 2 de la revue C’est Off consacrée à Jean-Luc Mélenchon regroupe plusieurs articles écrits par Anne-Claire Poirier, Guillaume de Morant et Antoine Champagne qui explorent le programme, l’entourage, les faces cachées et le parcours du candidat de la France insoumise.
Timothée de Rauglaudre offre, lui, une autre plongée dans les coulisses de campagne en tirant le portrait de Thierry Jadot, “grand frère de” et publicitaire aguerri bien connu des chefs d’entreprise dans la revue Deux mille vingt-deux publiée par les éditions Robert Laffont. Sans oublier le président-candidat Emmanuel Macron dont l’action en matière de protection sociale fait l’objet d’un bilan de Séverine Charon pour la revue Emile publiée par l’association des élèves de Sciences-Po mais aussi d’un long dossier de Sandrine Chesnel sur sa réforme de l’assurance-chômage à lire dans Le Particulier.
Double dose de double-jeu détectée par le collectif. D’abord celui de l’ancien ambassadeur et député de Paris Laurent Dominati qui, selon l’enquête de Stéphanie Fontaine publiée dans la Lettre A, utiliserait la liste électorale consulaire du million et demi de Français vivant donc à l’étranger pour monnayer des publicités à paraître dans des newsletters élaborées par son site Internet. Enfin, l’obsession de Marjolaine Koch et Timothée de Rauglaudre pour le marketing multiniveau et les groupes de vente pyramidale se poursuit sur le site des Jours. Sur les sept volets prévus, le plus récent décrit comment ces communautés en ligne se situent à mi-chemin entre l’arnaque et la secte dont les jeunes ont du mal à s’extraire.
Dans la rubrique bonnes et les mauvaises affaires des entreprises, Frédéric Brillet dépeint dans l’Express la réussite détonante d’un industriel isérois, Soitec, qui a signé un juteux contrat pour équiper en puces les smartphones de Google alors même que le marché mondial des semi-conducteurs a été particulièrement déstabilisé par la pandémie. A contrario, dans le média d’investigation local Le Poulpe, Yves Deloison pousse un timide cocorico après avoir détricoté les conditions de production du lin dont la Normandie se targue d’être le leader mondial. En conclusion, le côté naturel et écolo de sa fibre tient plus de la légende que de la réalité.
Extra-Muros pense aussi à vos yeux et à vos oreilles. Après avoir longuement épluché les archives des années 90 pour le studio de podcasts Majelan, la secte de l’Ordre du Temple Solaire perd un peu de son mystère ésotérique pour Isabelle Souquet. Car ce format bénéficie d’un bon écho ces temps-ci, Yves Deloison vous donne également plein de conseils pour créer un podcast grâce aux étapes décrites dans le magazine Dossier Familial. Stéphanie Fontaine a, quant à elle, sillonné à moto durant plusieurs mois toutes les entrées de la capitale parisienne pour vérifier la bonne signalisation de la nouvelle limitation de vitesse à 30 km/h en vigueur dans la capitale depuis l’été dernier. Résultat : les indications se superposent, cafouillage garanti et PV contestables à gogo, d’après la vidéo made in Caradisiac.
Allez, un dernier cadeau pour votre ouïe. Ou plutôt vos prochaines discussions de couple. Avez-vous déjà entendu parler du “fossé orgasmique”? La disparité flagrante d’atteinte de l’orgasme entre les hommes et les femmes. Dans Axelle, un média féministe belge, Morgane Pellennec nous apprend que celle-ci est bien plus le fait de facteurs socio-culturels que biologiques ou anatomiques. En espérant que vous ayez pris votre pied en lisant nos actualités du mois.