En mettant la mondialisation à l’arrêt, la crise actuelle offre une opportunité inédite de changer les fondamentaux du système. Malgré les appels nombreux à un véritable tournant écologique et social, les plans de sauvetage esquissés trahissent la tentation du retour « à la normale ».
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Que vaut la nature ? Vraiment. Dans l’imaginaire collectif, bien-sûr, elle est inestimable. Et dans la réalité aussi puisque nous lui devons tout. Pourtant dans les faits, le monde sauvage disparaît sous le béton, la biodiversité devient monocultures intensives et les océans sont méthodiquement réduits à néant. On parle de sixième extinction mais l’économie de marché continue de dicter la loi et ce qui n’a pas de prix… ne compte pas. Partant de ce constat implacable, les tenants de l’économie verte brandissent une solution simple, voire simpliste : donner un prix à la nature. Les décideurs sont conquis. L’imposture est totale.
Le saviez-vous ? Plus d’un tiers de notre alimentation est tributaire de la pollinisation. S’il fallait se passer de la main-d’œuvre généreuse des abeilles, la facture serait salée : 190 milliards de dollars par an, au bas mot. Les coraux, s’ils disparaissaient, priveraient de revenus 500 millions de personnes et créeraient un manque à gagner d’au moins 170 milliards de dollars par an pour la pêche et le tourisme local, sans compter la disparition des espèces marines associées. La forêt amazonienne, quant à elle, alimente en eau de pluie toute l’Amérique Latine : un apport annuel de 240 milliards de dollars pour l’économie agricole.
Quelle efficacité !
Voilà. C’est ça, donner un prix à la nature […]
Depuis le début des manifestations à Santiago, les femmes jouent un rôle majeur dans la protestation. Une mobilisation féminine inédite et violemment réprimée : des collectifs féministes ont ainsi recensé la disparition de 13 femmes et dénoncé de nombreux cas de violences sexuelles et lesbophobiques. Nicolas Margerand a rencontré ces manifestantes au cœur de l’action.
Sur l’avenue qui mène au palais Présidentiel de la Moneda, Victoria, 27 ans est en train de « casseroler » sur une porte en fer. A côté d’elle, des manifestants passent en courant pour éviter la lacrymogène tirée massivement par des camions de carabiniers (institution militaro-policière). « Non, je n’ai pas peur, clame la jeune femme. Le mot peur n’est plus dans le dictionnaire chilien. » En partant, sa mère lui a pourtant dit de faire attention mais le réveil du peuple chilien semble bien acté, davantage encore chez les femmes qui se mobilisent en masse.
Selma, 52 ans dirigeante syndicale et habituée des manifestations, a constaté une forte mobilisation des femmes, dans la lignée des mouvements féministes. « C’est le signe d’une société saine qui prend en compte la différence de genre, se réjouit-elle. C’est un changement culturel que nous devons poursuivre et renforcer. » Lors de la dernière marche du 8 Mars, près de 190 000 femmes avaient ainsi défilé dans les rues de Santiago.
La suite sur le site de Vanity Fair :
De la spectaculaire décharge à ciel ouvert aux invisibles nano-particules de plastique, nos déchets sous toutes leurs formes ont colonisé la planète entière, impactant l’écosystème pour longtemps. D’année en année, la poubelle-monde se remplit de plus en plus vite, avec sous le couvercle un cocktail explosif pour l’environnement, le climat…
Bienvenue dans l’ère du Poubellocène ! Et plus précisément du Poubellien supérieur, qui se distingue du Poubellien inférieur par la présence massive de plastique dans les couches statigraphiques récentes… Cette parodie scientifique imaginée par des géologues français date des années 1970 mais trouve aujourd’hui une résonnance particulière. Quarante ans plus tard, nos déchets sont bel et bien partout, y compris dans des endroits où l’humain n’est jamais allé. Les quantités mises au rebut ont doublé en vingt ans pour atteindre 4 millions de tonnes chaque jour. Et ce chiffre devrait tripler à horizon 2100 selon des projections de la Banque mondiale, qu’elle juge elle-même « conservatrices ».
Vers une crise du déchet
Embarrassant ? Et pas qu’un peu […]
>> Retrouvez l’intégralité de l’article dans le hors-série « Zéro déchet » de Socialter – Juin 2018
Alors qu’elle était députée de la majorité sous François Hollande, Barbara Romagnan a piloté de juin 2016 à janvier 2017 une mission d’information sur le démantèlement des installations nucléaires en France. Le rapport qu’elle a présenté ensuite mettait déjà sérieusement en doute la maîtrise technique et financière d’EDF sur le sujet. Elle use aujourd’hui de sa liberté de parole retrouvée pour raconter les « opérations d’enfumage » et les « dissimulations » de l’opérateur, couvertes par un État actionnaire totalement schizophrène…