Que vaut la nature ? Vraiment. Dans l’imaginaire collectif, bien-sûr, elle est inestimable. Et dans la réalité aussi puisque nous lui devons tout. Pourtant dans les faits, le monde sauvage disparaît sous le béton, la biodiversité devient monocultures intensives et les océans sont méthodiquement réduits à néant. On parle de sixième extinction mais l’économie de marché continue de dicter la loi et ce qui n’a pas de prix… ne compte pas. Partant de ce constat implacable, les tenants de l’économie verte brandissent une solution simple, voire simpliste : donner un prix à la nature. Les décideurs sont conquis. L’imposture est totale.
Le saviez-vous ? Plus d’un tiers de notre alimentation est tributaire de la pollinisation. S’il fallait se passer de la main-d’œuvre généreuse des abeilles, la facture serait salée : 190 milliards de dollars par an, au bas mot. Les coraux, s’ils disparaissaient, priveraient de revenus 500 millions de personnes et créeraient un manque à gagner d’au moins 170 milliards de dollars par an pour la pêche et le tourisme local, sans compter la disparition des espèces marines associées. La forêt amazonienne, quant à elle, alimente en eau de pluie toute l’Amérique Latine : un apport annuel de 240 milliards de dollars pour l’économie agricole.
Quelle efficacité !
Voilà. C’est ça, donner un prix à la nature […]