Par Jacques Duplessy et Arnaud Guiguitant
Trois militaires français, trois enfants et un père de famille juifs assassinés à Toulouse et Montauban entre le 11 mars et le 22 mars 2012. La France découvre le visage de Mohamed Merah, 23 ans, un islamiste radicalisé agissant au nom d’Al-Qaida. Cerné par les policiers du Raid, il est abattu au pied de son immeuble après 30 heures de siège. Cinq ans et demi après ces tueries qui auguraient d’une série d’attentats sur le sol français, son frère Abdelkader, 35 ans, comparaît le 2 octobre prochain devant la cour d’Assises spéciale de Paris. Motifs : vol en réunion du scooter T-Max ayant servi aux attentats, complicités d’assassinats et association de malfaiteurs en vue de la propagation d’actes de terrorisme. A ses côtés dans le box, Fettah Malki, 34 ans, jugé pour avoir fourni au terroriste un pistolet-mitrailleur et un gilet pare-balles. L’avocat d’une des victimes, Me Olivier Morice, a demandé à ce que ce procès hors norme, avec pas moins de 114 tomes de procédure, soit « filmé pour l’Histoire ». Prévu pour durer cinq semaines, il devra faire la lumière sur de nombreuses zones d’ombre, parmi lesquelles le rôle d’Abdelkader Merah et les dysfonctionnements des services de renseignement français.