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Revue 6 mois – Leipzig à bras ouverts

A Leipzig, ancien centre industriel de l’Allemagne de l’Est, des jeunes de regroupent pour acheter des immeubles vides. Sur les ruines d’un monde déchu, ils entendent bâtir une nouvelle forme de vie communautaire.

Un portfolio de 20 pages notre photographe Cyril Marcilhacy (Extra Muros / Cosmos) dans la revue 6 mois raconte cette manière d’être ensemble.

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Un espion Danois au coeur d’Al Qaida

Un petit portrait de Morten Storm, le Danois qui a infiltré Al Qaida, publié dans Dimanche Ouest France le 1er mars. Je vous recommande vivement son livre qui est passionnant Agent au coeur d’Al Qaida (éd. du Cherche-Midi). 

Cette rencontre était tellement forte que je vous propose une version plus longue ci-dessous.

Un espion Danois au cœur d’Al Qaida

Voyou, djihadiste puis espion… Pendant six ans, Morten Storm a infiltré l’organisation terroriste. Avant d’être lâché par les services danois et la CIA.

Morten Storm correspond à l’image qu’on a du vicking : blond, 1m85, 115 kg. L’ancre tatouée sur son avant bras droit témoigne du temps où il était membre d’un gang. Mais c’est d’une voix étonnamment douce et posée qu’il raconte une histoire à peine croyable : pendant six ans, il a infiltré Al Qaida pour le compte des services secrets occidentaux. Son témoignage Agent au cœur d’Al Qaida se lit comme un roman.

Adolescent, Morten est un jeune paumé. Son père est parti quand il avait quatre ans. Il rejoint un gang à 19 ans pour se trouver un père se substitution, touche à la drogue, fait de la contrebande, passe par la case prison. Un jour de 1997, dans une bibliothèque, il fait connaissance avec le prophète Mohammed. Il a 21 ans. C’est le début d’une conversion à l’islam radical et il devient Murad. Il part à Londres puis au Yémen pour suivre des cours de théologie. Il bascule dans la voie du djihad. Il revient à Londres puis en Norvège où il est remarqué par les services secrets danois pour son activisme. Morten désire combattre en Somalie. Alors qu’il est sur le point de partir, les revers militaires des shebabs l’en empêchent. Il se demande alors où est la volonté de Dieu. Soudain sa foi s’écroule. Et il prend conscience que ses « frères » sont de dangereux terroristes. Au printemps 2007, il contacte les services secrets danois qui le « traiteront » avec le MI5 britannique et la CIA.

Ses missions permettront l’arrestation de nombreux terroristes et surtout l’assassinat de Anwar Al Awlaki, un des leaders d’Al Qaida dans la péninsule arabique et père spirituel des auteurs du massacre de Charlie Hebdo. En mai 2012, alors qu’il doit piéger de hauts responsables d’Al Qaida au Yémen, il apprend par un autre agent infiltré que la CIA a prévu de l’éliminer avec sa cible lors d’une attaque de drones. Ulcéré, il claque la porte et se retrouve abandonné de tous. Morten Storm décide alors d’écrire son histoire pour que les agents soient mieux respectés mais aussi pour faire peur aux djihadistes. « Mon livre c’est un coup dans la tête des djihadistes. Je veux qu’ils aient peur de chaque recrue et qu’ils se disent : est-ce un traître, est-ce un nouveau Morten Storm ? »

Ses six ans de double vie ont laissé des traces. Pour tenir, il prenait de la cocaïne. Mais surtout, il doit réapprendre son identité. « J’ai vécu comme un salafiste. Même seul, je priais. J’avais peur qu’il y ait des micros. Je ne pouvais pas baisser la garde un seul instant. » Il en a gardé des tics ; par exemple, il ne mange que de la main droite, comme tout bon salafiste. Aujourd’hui, Morten se dit athée. « Je ne suis plus du tout croyant. J’espère qu’il y a quelque chose mais je me définis comme humaniste. » Mais il comprend que l’islam, comme les autres religions, puisse être « une spiritualité de confort » face à la peur et à la mort.

Ce stress permanent a provoqué un syndrome post-traumatique qui se traduit entre autre par de fréquentes sautes d’humeurs. Il se sent parfois en colère, souvent frustré par son histoire qui s’est achevée en queue de poisson sans véritable reconnaissance de son travail. « Je n’ai pas d’argent pour une thérapie. Un djihadiste qui revient de Syrie au Danemark bénéficie d’un logement et de soins !  Pas moi…» Il rit. Aujourd’hui Morten est sans emploi. « J’espérais travailler comme consultant pour des sociétés de renseignement privée. « Je connais bien les djihadistes, leurs méthodes. Je peux aider. Mais j’ai fâché beaucoup de monde, alors il y a des pressions pour ne pas me recruter. » Son couple n’a pas résisté aux années de mensonges puis aux menaces. L’année dernière Fadia l’a quitté avec ses enfants. « C’est un peu compliqué avec eux, ils sont fiers de moi et triste à la fois.» Morten Storm se bat pour eux : « Je dois subvenir aux besoins de ma femme et de mes enfants. Je dois aller de l’avant pour garder mon honneur. Je ne veux pas paraître faible. »

Al Qaida et l’État Islamique l’ont condamné à mort. Sur une vidéo qui circule sur le Net, on voit des djihadistes tirer sur une cible avec sa photo. L’ex-espion a dû quitter le Danemark, un pays trop petit pour se cacher. Déjà deux personnes y ont été arrêtées pour l’avoir menacé sur les réseaux sociaux. Le dernier pas plus tard que janvier. Morten Storm assure toutefois ne pas regretter son passé, même si son engagement a été « un sacrifice douloureux ». Il a toutefois un regret. « J’aimerais revoir les agents secrets danois qui m’ont lâché pour enterrer la hache de guerre. Je ne leur en veux plus. Cela me permettrait de clore ce chapitre de ma vie. » Malgré les menaces, Morten reste déterminé à témoigner de son incroyable parcours. Sur son T-shirt noir est écrite la phrase de Kurt Westergaard, le caricaturiste danois également menacé par les islamistes : « Je préfère mourir que de me taire ».

Jacques DUPLESSY.

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Livre

Sortie du livre « Libérez Tombouctou ! »

Libérez Tombouctou ! Journal de guerre au Mali un livre du colonel Frédéric Goût sort le 26 février aux éditions Tallandier. Jacques Duplessy a été son conseiller éditorial pour ce témoignage exceptionnel. Commandant du 5ème régiment d’hélicoptères de combat, le colonel Gout a dirigé le groupement aéromobile (GAM) de l’opération Serval au Mali. Il reçoit l’ordre de partir au Mali le 11 janvier. Cinq jours plus tard, le régiment atterrit dans la capitale malienne avec une force de frappe considérable et totalement autonome, articulée autour d’une vingtaine d’hélicoptères de combat. Son témoignage est un document exceptionnel, d’autant que l’armée a largement verrouillé les reportages des journalistes pendant la guerre au Mali. Débarquement à Bamako, prise de Tombouctou, marche à l’ennemi vers Gao, puis Tessalit, destruction des djihadistes retranchés dans le massif des Ifoghas, le groupement aéromobile a été de tous les combats. Libérez Tombouctou ! est un témoignage qui raconte au fil des jours l’engagement des soldats français, les combats, les défis logistiques, les relations avec la population, les politiques maliens et français. Frédéric Gout livre aussi un témoignage sur le commandement et sur la conduite des opérations de guerre. À travers les hommes de l’opération Serval, nous découvrirons qui sont les combattants du Mujao et d’Aqmi, leur idéologie, leurs méthodes de combat. Nous plongerons au cœur du Mali à travers des portraits, des paysages, des sons et des odeurs uniques et au cœur d’une unité de combat impliquée dans chaque action de l’opération.

Libérez Tombouctou ! Journal de guerre au Mali, édition Tallandier, 256 pages, 18,90 €

Pour suivre l’actualité du livre et les recensions dans les médias connectez-vous sur la page Facebook Libérez Tombouctou

De nombreuses photographies inédites sont disponibles pour d’éventuels articles sur les deux ans du lancement de l’opération Serval.

Contact : jacques.duplessy [at] extra-muros.info
 

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Leipzig : la ville en communauté

Un reportage sur le renouveau de la ville de Leipzig (texte : Sophie Tardy Joubert / photos : Cyril Marcilhacy, Cosmos, Extra Muros) paru dans Causette n°52.

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Société

Le djihad made in France

L’attentat de Bruxelles ne devait être que le premier d’une série, raconte un djihadiste français de l’Etat islamique d’Irak et du Levant qui a combattu avec Mehdi Nemmouche en Syrie. Et il devait mourir les armes à la main, comme Mohammed Merah.

Son portrait dans Paris Match par Jacques Duplessy, Emilie Blachère et Laurence Nhek.