Photos: Agnès Dherbeys
Depuis un an, Danielle et son mari vivent avec un « cimetière » en bas de chez eux. De leur balcon qui surplombe la place de la République, ils ont une vue imprenable sur la statue de Marianne dont le socle déborde de couronnes mortuaires, de bouquets de roses, de chrysanthèmes, de bougies et d’épitaphes écrits en hommage aux 147 victimes des attaques du 13 novembre et des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Ce matin-là de décembre, il pleut sur Paris, et en ouvrant ses fenêtres, Danielle découvre un temps de Toussaint: « C’est parfois pesant, dit-elle. A n’importe quelle heure du jour et de la nuit, il y a des gens qui s’y recueillent. » Difficile de ne pas ressentir l’émotion qui se dégage du monument. Difficile aussi de faire abstraction des événements quand le Bataclan est situé à 750 m de là et que les terrasses des restaurants mitraillées sont fréquentées par les riverains du quartier. « On aspire aujourd’hui à un peu plus de calme », souhaite Danielle qui, depuis son emménagement sur la place il y a sept ans, est plus habituée aux manifestations et aux CRS en bas de l’immeuble… « Je crois qu’on aura besoin de partir d’ici durant quelques jours pour se mettre au vert », songe-t-elle, consciente que la place portera longtemps les traces des vagues d’attentats qui frappèrent la capitale.