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Communiqué de presse – Extra Muros crée un nouveau modèle pour l’investigation

Plus qu’un nouveau média, le collectif de journalistes Extra Muros crée une nouvelle façon de produire, financer et diffuser de l’investigation indépendante. Leur objectif « révéler ce qui normalement resterait caché. Nous jugeons que l’information est un bien commun au service de l’intérêt général », défend Jacques Duplessy, président de l’association Extra Muros.

Ce nouveau modèle, c’est :

une indépendance totale. « C’est ce qui nous a réuni avec le site d’information, Reflets.info, qui coproduit notre premier documentaire ». Cette indépendance passe par un financement participatif. La volonté d’Extra Muros, c’est aussi de rapprocher les journalistes et les citoyens car « nous constatons un véritable engouement pour l’investigation journalistique » ;

une diffusion multisupport. Leur premier film sera simultanément en accès libre sur les sites d’information Reflets.info et Mediapart, sur le site spécialisé automobile Caradisiac et sur la chaîne YouTube Thinkerview. Le documentaire sera enrichi par des articles sur Reflets.info, avec notamment un accès à des documents confidentiels et inédits ;

une volonté de traiter des sujets complexes. Les journalistes ont eu la liberté de donner la parole plus longuement à leurs sources et à tous ceux qu’ils ont interviewé. Une large place est aussi réservée à l’infographie pour un décryptage pédagogique. « Nos sujets de prédilection, c’est la gestion des finances publiques, la corruption, le lobbying, la surveillance de masse, l’environnement ou la santé publique », détaille Antoine Champagne, le rédacteur en chef de Reflets.info.

Leur premier documentaire a largement fait appel au crowdfunding et au financement des diffuseurs. Plus de 800 personnes les soutiennent déjà. Actuellement, sans avoir dévoilé leur sujet, ils ont récolté 42.000 €. Il leur manque encore 30.000 € pour couvrir les frais de ce film. Ils ont surtout d’autres projets dans les cartons.

Ce premier film « Radar : la machine à cash – Scandales et gros profits » porte sur les marchés publics que l’Etat passe pour mettre en place le traitement automatisé des infractions. Car ces contrats, on n’en parle jamais ! « Si nous avons choisi de parler des radars, c’est parce qu’ils représentent un symbole en France. On le voit d’ailleurs avec la crise des Gilets Jaunes, raconte Stéphanie Fontaine, une des journalistes. Le gouvernement dénonce la facture du vandalisme de ces derniers mois, mais ce qu’on entend peu, c’est que les radars rapportent beaucoup plus qu’ils ne coûtent. C’est ça qui nous a intrigué. »

Leur enquête révèle le laisser-aller de l’État dans la gestion de cet argent public, comment il a laissé des entreprises privées surfacturer de nombreuses prestations. Cette enquête met enfin en lumière le « pantouflage » de deux anciens ministres (Thierry Breton et Francis Mer) et de fonctionnaires qui, après avoir travaillé sur ce dossier des radars, sont partis dans les sociétés bénéficiaires de ces marchés publics. Deux informations judiciaires ont été ouvertes à la suite des plaintes déposées par l’association anticorruption Anticor.

Le collectif Extra Muros est une association à but non lucratif qui rassemble une vingtaine de journalistes indépendants expérimentés et plurimédia. Leurs reporters réalisent des enquêtes pour de nombreux journaux (Le Canard Enchaîné, Mediapart, Marianne, Paris Match, Reflets…), pour Secrets d’info (France Inter) ou encore pour la télévision (Cash Investigation & Complément d’enquête – France 2, Pièces à conviction – France 3, Enquête Exclusive et Zone Interdite – M6). Deux des réalisateurs de ce documentaire, Jacques Duplessy et Stéphanie Fontaine, ont reçu le prix éthique Anticor respectivement en 2017 et 2018.

Reflets.info est un journal en ligne (CPPAP n° 0322 Y 92 654 – IPG) créé en 2011 par un journaliste et un hacker. C’est un site totalement indépendant, sans publicité, et qui appartient à ses journalistes. Il a, par exemple, révélé la vente d’un système d’écoutes global de l’Internet libyen au dictateur Kadhafi par la société française Amesys.